St Andrews! Quel golfeur n'a pas prié pour fouler un jour les fairways du « Old Course »?
Ce fut pour moi aussi un rêve longtemps caressé jusqu'au jour où une proposition me fut faite d'intégrer un groupe où il y avait eu un désistement.
C'est ainsi que quelques mois après, un beau matin d'avril, -c'est un voyage qui se prépare- nous nous retrouvons, un groupe de huit, assis autour d'un café à l'aéroport de Roissy.
Il y avait là les amis du forum: Benoît l'instigateur du voyage, Fred et Nathalie, Hervé qui m'avait hébergé la veille à Paris, sans oublier notre international David, ainsi que deux inconnus, Dominique le pro organisateur et un certain Gino célèbre pour ses roulements de « r ».
L'aventure pouvait commencer.
Deux heures plus tard nous survolions la campagne écossaise avant de se poser à Edimbourg.
Un minibus nous attendait, flanqué d'une grosse remorque ou nous avons entassé pêle-mêle valises et sacs de golf.
Le temps était gris et le macadam humide. Mais ce n'est pas cela qui aurait pu entamer notre enthousiasme grandissant à l'approche des premières bâtisses de Saint-Andrews.
A une longueur de drive du R § A nous découvrons notre « guest house » avant de filer dare-dare au club-house du « Castle Course » pour prendre une petite collation avant d'affronter ce vrai links qui nous servira de dessert.
Un vent fort est de la partie mais il a réussi à chasser les nuages et une tempête de ciel bleu nous accompagne. Un vrai bonheur ce premier contact, avec la mer à proximité et St Andrews en vue.
Le lendemain matin nous longeons le 1 du « Old » la tête vissée à gauche, fascinés par ce fairway qui ne sait pas qu'il a bientôt rendez-vous avec nous, et nous nous dirigeons vers le « Jubilee Course » qui sera notre plat du jour.
S'il n'a pas la renommée du Old le Jubilee n'en est pas moins un parcours technique très prisé des gens du pays. Il est à faire absolument.
Sur le chemin du retour et après notre « fish and ship » habituel nous faisons une petite halte devant ce green immense, ondulé à souhait, qu'on appelle l' « Himalaya ». C'est un peu particulier mais très instructif pour l'appentissage des pentes!
Puis de nouveau on croise le « Old » et une envie irrésistible nous envahit tous d'aller voir de prés le fameux petit pont du 18, le Swilcan Bridge, et le terrifiant « bunker de l'enfer » du green du 17. Il nous faut l'apprivoiser ce parcours, le sentir, se l'approprier un peu car demain sera le grand jour.
Au programme du vendredi matin c'est détente et shopping à volonté pour terminer par la visite du musée du golf.
On se rend bien compte que tout ici, ou presque, tourne autour du golf. Voir quelqu'un se promener en ville avec un sac de golf sur l'épaule n'étonne personne.
Mais le moment fatidique du départ va bientôt sonner .......
et je laisse David vous conter la suite:
« C'est l'heure ! Les estomacs se nouent et, au moment d'enfoncer le tee au départ du 1, à 10m du Royal and Ancient, les mains tremblent. Mais nous ne vous avons pas fait honte : aucun drive raté. C'est parti. Personellement je mettrai 2 trous à me détendre : ce qui me coutera 2 doubles. Les greens sont démoniaques pour le chipping.
On déroule sur le reste du parcours au gré des conseils extrêmement avisés de nos caddies. Jouer le Old Course sans caddy est une aberration : sur plus de la moitié des trous, des pièges sont cachés. Et quand la vieille dame vous piège, c'est le double assuré ! A titre d'exemple Gino malgré son incroyable niveau de jeu n'a pu éviter un quintuple.
Les trous défilent, on ne voit pas le temps passer. Tout le monde s'applique sur son golf.
Au 17 nous avons rendez-vous avec la légende. Et pour mieux accueillir nos drives qui survolent l'hotel, les nuages se déchirent.
Le Old Course nous fait la faveur de deux derniers trous sous le soleil couchant : les couleurs tirent sur l'orange, les ombres s'allongent, les vitres du R & A miroitent en reflètant le soleil...
Il n'y a pas de mots pour décrire le pur moment de bonheur sur ces deux derniers trous.
Dernier drive, dernier putt... le manège enchanté s'arrête mais nos têtes continueront encore longtemps à tourner. »
Drling!.... drling!...... Il est 6h30!
C'est le jour du départ et nous devons jouer Kingsbarn avant de prendre l'avion. Il faut donc faire vite: valises, p'tits déjeuners, charger la remorque, trajet, redécharger les sacs, et lorsque nous levons enfin les yeux au départ du 1, une « beauté insoutenable » nous éblouit, comme dirait David.
Le parcours est magnifique, la mer est omniprésente, l'entretien est parfait, le soleil est au rendez-vous.....
Une récompense pour nous faire oublier le retour!...
Ah oui, le retour,...car il faut malgré tout revenir!....
Pas facile de retrouver le quotidien et de ne plus sentir cet état d'apesanteur dans lequel nous étions. Des journées inoubliables et une expérience que tout golfeur se doit de vivre au moins une fois.
C'est du plaisir, de l'émotion, de la contemplation, des moments rares!
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